L’artiste Lan nous invite dans son univers. [Interview]

Sam: « Tu es ici au Bifff pour exposer tes créations. Quelles sont ces créations? »

Lan : « Je crée beaucoup de choses, mais ici au BIFFF je mets en avant mon travail assez récent sur des casquettes customisées. J’ai gagné cette exposition en remportant le premier prix du concours de peinture du BIFFF l’année passée avec mon tableau «Vous pouvez m’appeler Canelle» que tout le monde appelle plutôt « Serge ». Je montre donc aussi un peu mes travaux d’illustration en plus des casquettes. Mais j’apprécie de plus en plus l’idée que l’art soit porté. S’adapter aux personnalités des gens et à leur style un peu au même titre qu’un tatouage. »


« Vous pouvez m’appeler Canelle  » (Prix du concours de peinture BIFFF 2018, © Lan)

Sam: « Est ce que tu prévois des T-shirts aussi? »

Lan: « Je pense à d’autres trucs mais dans le cas des T-shirt, le custom serait plus compliqué. Il faudrait alors faire des séries, commander sur le net ou faire ça en sérigraphie mais pour l’instant ça ne m’intéresse pas trop et puis surtout j’attache beaucoup d’importance au fait que chaque custom est unique. »

Sam: « Toutes tes casquettes sont uniques, peintes à la main. Quelles sont tes techniques ? »

Lan: « Je suis encore en train d’essayer plein de trucs nouveaux pour donner de la texture. La base c’est de la peinture acrylique du GAC et un bon vernis pour les rendre résistantes à l’eau, au soleil et aux craquelures. J’utilise parfois de la feuille d’or, des transferts effet miroir mais ce que j’aime beaucoup c’est les couleurs UV. En fait y’a carrément la moitié de mes casquettes qui réagissent à une lampe UV. On dirait pas comme ça parce que avec certains mélanges les couleurs ont l’air normales voir un peu plus ternes, mais une fois en boîte de nuit ou quoi avec une bonne douche UV sur la tête il y aura une bonne surprise. »

Sam: « On ressent beaucoup de profondeur dans les personnages, les créatures, les ambiances que tu illustres, une certaine cohérence s’en dégage par rapport à une univers que l’on devine. »

Lan: « Wah merci, c’est super gentil de dire ça. C’est sûr que le dessin à toujours fait partie de ma vie et c’est pour moi le meilleur moyen de retranscrire mon imaginaire. C’est vrai que j’ai un univers bien encré, bien touffu, remplis de héros, de créatures et de leurs histoires et c’est le cas depuis que je suis toute petite. J’ai beaucoup été aidée enfant dans ce sens par une maman qui est artiste aussi, une grande rêveuse et qui a su nourrir cette envie de créativité. »

© Lan

Sam: « Tu vas jusqu’à donner des noms à tes créatures, comme Serge la licorne par exemple. On sent une histoire à raconter derrière tes créations. »

Lan: « Oui. Tout à fait ! Je suis vraiment touchée que tu le ressentes parce que c’est un peu mon but aussi. Je ne peux pas fonctionner autrement quand je dessine une créature ou un personnage. Ils sont en train de vivre un moment, ils ont une histoire et donc oui un nom aussi. Pour donner un exemple de jusqu’où ça peut aller ; pour ma série de créatures en taches d’aquarelle, sur ma page facebook je me suis amusée à leur donner des noms d’espèce, décrire leur habitat, leur comportement et plein d’autres détails sur eux comme une sorte de bestiaire. Peut-être que peu de gens ont lu ça mais j’y prenais autant de plaisir qu’à les dessiner. C’est un peu ma façon de leur donner une âme en quelque sorte, à défaut d’avoir le super pouvoir de les rendre totalement réels. »

Sam: Quelles sont tes principales influences?

Lan: « J’en ai vraiment plein plein plein mais une des grosses bases ce sont les mangas animés, surtout les styles de Miyazaki et Takahata. Takahata c’est pour sa pureté, « le conte de la princesse Kaguya » par exemple est mon film préféré. Miyazaki c’est très particulier, je crois que j’aime sa façon de mélanger les trucs un peu dégueu mais qui te donnent une impression très charismatique malgré tout. Par exemple les sangliers dans Mononoke. J’aime beaucoup ces aspects là.
Beaucoup le film Akira aussi pour ses aspects organiques que j’adore au point d’avoir les poils qui se hérissent. Et puis des films qui m’ont marquée quand j’étais enfant comme presque tout ce qui est sorti des studio Jim Henson comme Labyrinthe et Dark Crystal. Comme tu le vois c’est énormément de cinéma. Ma base graphique était inspirée par les vieux livres de contes illustrés par des aquarelles un peu romantiques dans le style de Kay Nielsen et puis j’ai découvert le travail de Yoshitaka Amano qui a travaillé sur les final fantasy. C’est plus tard que j’ai élargi mon spectre d’influences avec du dessin pur et dur. »

© Lan

Sam: « La dernière question, si tu étais un film au BIFFF il raconterait quoi et s’appellerait comment? »

Lan: « Ce serait probablement un film d’animation avec une influence japonaise dans un univers cyberpunk au départ avec une bande de héros qui auraient des pouvoirs un peu nullos mais desquels ils tireront profit quand même dans l’histoire. Ils réussiraient à ouvrir une porte vers une autre dimension et en exploreraient les confins en découvrant des créatures trop belles qu’ils devront défendre contre des méchants. Un genre de mélange de Mutafukaz, Akira, les créatures fantastiques, l’histoire sans fin, Okja,… rien que ça. Et ça s’appellerait « Boobs String Chaussettes » (pour attirer l’attention, genre de nom d’équipe de roller derby mixte que sont les héros) et en sous titre il y aurait « et le Bestiaire caché de la dimension HZ-87. »


Lan s’expose jusque ce dimanche 21/04/19 au Festival du Film Fantastique de Bruxelles, à BOZAR

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Pour prendre contact avec l’artiste: lan.artandcustom@gmail.com

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