Cela fait longtemps que je voulais aller voir un film type « comics » avec Irokee de Comics Prime, quoi de mieux qu’un film de super héros finlandais dont le look est le résultat d’un croisement entre Batman et Deadpool avec la voix de Bernardo (oui, le sidekick muet de Zorro), au BIFFF.
À moins que l’on serve du maitrank et de la troll dans votre salon, encore faut-il qu’il puisse loger 200 gremlins… Le BIFFF est sans conteste, le meilleur endroit.
Rendel donc, un film finlandais réalisé par Jesse Haaja. Le réalisateur nous présente en préambule son film comme un hommage aux films d’action des années 80 avec une pointe de comédie. Heureusement qu’il a prévenu.

Le genre « super héros » se doit pour moi de respecter certains codes inviolables si l’on veut jouer dans cette catégorie. Les plus importants, la genèse du Justicier et de sa Némésis ; c’est là que Jesse Haaja se prend les pieds dans le tapis
Suite au meurtre de sa famille (qui ferait passer ce même trauma chez le Punisher de Jonathan Hensleigh pour du Tarantino) Rämö, un comptable insipide, entame sa catharsis foireuse avec un enduit résineux à prise rapide préparé consciencieusement sur un réchaud, étalé ensuite à la spatule sur son visage griffé (par une batte à clous et une balle de smith & wesson). Passons le fait que le film aurait dû s’arrêter là puisque sous son enduit transformé en masque, Rendel ne semble pas avoir prévu de trous pour respirer ou alors de quoi faire passer une paille pour ses repas. Peut-être la raison pour laquelle on entendra pas la voix de Rendel. Pour parfaire le tout, une tenue de motard offerte par sa femme fera office de costume et ça passe plutôt bien.

Voilà donc notre comptable renaître sous l’identité de Rendel et d’ores et déjà transformé en ninja muet assassin aux réflexes surhumains, pourquoi ? Parce que.
Les protagonistes de sa « kill list » sont stéréotypés ad nauseam, tous autant les uns que les autres; prenons l’exemple de la Némésis qui se résume à un comique fils d’un papa richissime qui n’a visiblement aucun charisme, ses répliques et ses actions ont quasi toutes été devinées et hurlées par la salle avant leur arrivée à l’écran. Le concours de vannes a donc pris le dessus sur le film (Au cours duquel je pense m’être bien placé).

Les hommes de mains quant à eux, ne relèvent pas le niveau : le méchant russe barbu, la femme fatale clairement inspirée de Black Widow avec une pointe de Lara Croft pour le look, le mercenaire bad ass borgne etc… Il y en a bien deux assez attachants par leur bêtise mais ils se font exécuter trop tôt, après la boutade de trop.

Les références au « batverse » sont évidentes tant du point de vue de la musique, du costume que de l’ambiance « ville de nuit » façon Gotham mais gâchées par le manque de figurants, l’utilisation excessive de lumières verdaches et de plans en contreplongée.
Ceci dit…le film reste sans doute un bon moment de distraction si on le classe dans les comédies action, ne faites pas l’erreur de le voir comme un film de « super héros ».
Sam.